58 # La lettre d’une inconnue – Stefan Zweig

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Résumé :

« C’est depuis cette seconde que je t’ai aimé. Je sais que les femmes t’ont souvent dit ce mot, à toi leur enfant gâté. Mais crois-moi, personne ne t’a aimé aussi fort – comme une esclave, comme un chien –, avec autant de dévouement que cet être que j’étais alors et que pour toi je suis restée. Rien sur la terre ne ressemble à l’amour inaperçu d’une enfant retirée dans l’ombre ; cet amour est si désintéressé, si humble, si soumis, si attentif et si passionné que jamais il ne pourra être égalé par l’amour, fait de désir, et, malgré tout, exigeant, d’une femme épanouie. »

Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l’ombre, n’attendant rien en retour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d’un enfant, symbole de cet amour que le temps n’a su effacer ni entamer. L’être aimé objet d’une admiration infinie mais lucide. Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d’une femme qui se meurt doucement, sans s’apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu’elle admire plus que tout. La voix d’une femme qui s’est donnée tout entière à un homme, qui jamais ne l’a reconnue. Avec Lettre d’une inconnue, Stefan Zweig pousse plus loin encore l’analyse du sentiment amoureux et de ses ravages, en nous offrant un cri déchirant d’une profonde humanité. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolu

Mon avis :

La lettre d’une inconnue.

L’histoire d’une femme, cette femme dont on ne connaîtra jamais le nom. Cette femme amoureuse. D’un amour total, passionnel et désintéressé. Un amour fou et sans limite , un amour incompréhensible. Pour cet homme qui ne sait même plus qui elle est. Elle aura vouée toute sa vie à cette homme, refusant de se mariée pour être toujours à sa disposition. Cette déclaration d’amour est incroyable. Cette femme, au bout de plusieurs années lui avoue enfin son amour fou qu’elle éprouve pour lui. Elle s’est donnée entièrement à lui, sans jamais lui dire, sans jamais lui demander quelque chose en retour. Pendant toute sa lettre on sent qu’elle meurt doucement, qu’elle n’en  peut plus. Mais elle ne s’apitoie pas sur son sort, elle ne lui en veut pas non plus de ne jamais s’être souvenue d’elle. C’est le témoignage de grands sentiments et de passion. On ressent beaucoup de peine pour cette femme prisonnière d’un amour impossible. C’est une histoire tragique, passionnelle, romantique. Bref, une merveille.

Extraits :

« C’est depuis cette seconde que je t’ai aimé. Je sais que les femmes t’ont souvent dit ce mot, à toi leur enfant gâté. Mais crois-moi, personne ne t’a aimé aussi fort – comme une esclave, comme un chien –, avec autant de dévouement que cet être que j’étais alors et que pour toi je suis restée. Rien sur la terre ne ressemble à l’amour inaperçu d’une enfant retirée dans l’ombre ; cet amour est si désintéressé, si humble, si soumis, si attentif et si passionné que jamais il ne pourra être égalé par l’amour, fait de désir, et, malgré tout, exigeant, d’une femme épanouie. »

« Rien n’existait pour moi que dans la mesure où cela se rapportait à toi; rien dans mon existence n’avait de sens si cela n’avait pas de lien avec toi ».

« Tu ne me recon­nus pas, ni alors, ni jamais : jamais tu ne m’as recon­nue. Com­ment, ô mon bien-aimé, te décrire la dés­illu­sion que j’éprouvai en cette seconde ? Je subis­sais alors pour la pre­mière fois cette fatale dou­leur de ne pas être recon­nue par toi, cette fatale dou­leur qui m’a sui­vie toute ma vie et avec laquelle je meurs : res­ter incon­nue, res­ter tou­jours incon­nue de toi. […] dans mes heures les plus noires, dans la conscience la plus pro­fonde de mon insi­gni­fiance, je n’avais pas même osé envi­sa­ger cette éven­tua­lité, la plus épou­van­table de toutes ; que tu n’avais même pas porté la moindre atten­tion à mon existence. »

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# 57 – Les Nuits de Karachi de Maha Khan Philips

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Résumé :

Amynah Farooqui écume les soirées branchées de Karachi qu’elle chronique dans un journal People. Avec ses amies d’enfance Mumtaz et Henna, elle est le parfait symbole d’une certaine jeunesse dorée pakistanaise, à mille lieues d’une population misérable et opprimée, irrésistiblement attirée par les discours extrémistes. Lorsque les trois filles dêcident de réaliser un documentaire sur la violence faite aux femmes dans leur pays, le film, qui acquiert une notoriété aussi subite que surprenante, va bouleverser leur existence…
Le talent de Maha Khan Philips éclaté dans ce premier roman étincelant d’un humour noir subversif, qui dynamite l’image de soumission des femmes dans les sociétés islamiques. Rien de tel que ce. Ocktail Chanel, sexe et cocaïne pour comprendre la décadence qui s’est emparée d’une certaine élite dans l’un des pays les plus instables du monde.

Mon Avis :

Amynah, Mumtaz, Henna, sont trois amies d’enfance, proches et pourtant si différentes.

Amynah, elle , est dans sa bulle de coke, elle ne pense qu’à sortir s’amuser danser et boire,  Mumtaz dont le père est un grand magnat de la drogue est plus discrète et gênée par sa réputation et Henna, prisonnière d’un mariage arrangé par son père.

Lorsqu’elles retrouvent Nilofer, une amie d’enfance qui a été mariée de force à un homme violent, Amynah se rend compte de la différence qu’il y a entre la capitale et le reste du pays. A elles trois elles décident de monter un documentaire contre les crimes d’honneurs et sur les femmes opprimées pour sauver Nilofer mais aussi pour se faire une réputation. Sauf qu’elles vont être prise dans une vaste machination qui les dépassent totalement.

Ce roman nous entraîne dans la réalité du pakistan, on voit comme le thème des femmes battues est largement exploité par les médias, on voit la différence entre la capitale devenue très occidentale et les villages à côté avec les femmes opprimées qui porte toujours la burqa et qui sont mariées à 13 ans par leur père.

Cela nous fait même nous demander où est vraiment la réalité dans ce qu’on voit dans les médias et ce qu’il se passe à l’ intérieur du pays.

Ce livre est traité avec beaucoup de cynisme, ce qui est vraiment appréciable. Il n’y a pas vraiment de leçon de morale de la part de l’auteur, il y a juste une vérité mise en avant : l’existence d’une jeunesse dorée à Karachi qui se rendra compte à son dépend, qu’elle ne peut pas faire ce qu’elle veut sans se brûler les ailes.

En conclusion, c’est un roman très touchant, à lire pour voir le pakistan sous un angle différent.

En bref, un roman qui ne laisse pas indifferent  que je recommande vivement !!

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mars 1, 2013 · 8:40

# 56 – Autobiographie d’Une Courgette – Gilles Paris

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Editeur : J’ai lu

Nombre de pages : 254

Résumé :

« Depuis tout petit, je veux tuer le ciel ». Ainsi commence l’histoire racontée par Icare, un petit garçon naïf et inculte, surnommé Courgette, qui, à neuf ans, vit à la campagne avec sa mère. Depuis son accident, la mère de Courgette ne travaille plus à l’usine et boit des bières en regardant la télévision du matin au soir. Elle s’occupe peu de son fils qui n’apprend rien à l’école et joue seul pour la plupart du temps. Les rares dialogues échangés passent par la télévision, source d’inspiration de Courgette qui ne connaît la vie qu’à travers le petit écran. Un jour, Courgette découvre un revolver et tue accidentellement sa mère. Le juge le déclare « incapable mineur » et Courgette est envoyé dans une maison d’accueil. Mais pour Courgette, contrairement aux autres enfants, la maison d’accueil est loin d’être « une prison ». L’apprentissage d’une vie passe désormais par les Fontaines et tous les rêves de Courgette deviennent possible.

Mon Avis :

C’est l’histoire d’Icare, que tout le monde surnomme Courgette. Il a 9 ans, et vit seul avec sa mère. Une mère alcolique et violente. Courgette ne connaît la vie qu’a travers l’écran de télévion devant lequel sa mère passe tout son temps. Le jour où il trouve le revolver de sa mère, il la tue accidentellement. Il se retrouve aux  » Fontaines » , dans un foyer avec d’autres enfants qui n’ont pas eu de chance. Et finalement, la mort de sa mère lui a sauvé la vie. En arrivant aux Fontaines il va apprendre la vie avec ses nouveaux amis, ses éducateurs qui prennent soins des enfants, et surtout, il va apprendre l’amour, avec Camille.

Cette histoire racontée directement par Courgette est une merveille de douceur et de tendresse. Pleine d’optimisme et de réalité et d’espoir, ce roman est plus que touchant.

Extraits :

 » La petite fille s’sappelle Camille. Je pense à elle, même quand elle est là. Quand elle me regarde, je deviens aussi rouge qu’une fraise. On dirait une fleur sauvage qu’on veut pas cueillir pour pas qu’elle s’abime entre vos doigts »

 » Les adultes des fois, ça dit des trucs stupides à cause de la peur qui leur dévore le coeur. »

 » Je regarde Camille. Et je me sens tout bizarre, comme si mon coeur jouait au foot avec mon estomac. »

 » Des fois les grandes personnes faudrait les secouer pour faire tomber l’enfant qui dort à l’intérieur. »

 » Moi, quand je serais vieux, j’aurais toujours 10 ans, je poserais toute sortes de questions stupides et je n’aurais pas une seule ride. »

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février 21, 2013 · 3:20

# 55 – L ‘ echo des Morts – De Johan Theorin

echo-des-morts-10Après L’Heure trouble, salué par la critique internationale, L’Écho des morts explore à nouveau l’atmosphère étrange de l’île d’Oland, où les Westin, une famille de Stockholm, ont décidé de s’installer définitivement. Quelques jours après leur arrivée au coeur de l’hiver, Katrine Westin est retrouvée noyée et son mari sombre dans la dépression. Alors que d’inquiétantes légendes autour de leur vieille demeure refont surface, la jeune policière chargée de l’enquête est vite convaincue qu’il ne s’agit pas d’un accident…

Porté par l’écriture très personnelle de Theorin, un suspense où passé et présent s’entrecroisent dans un climat troublant, aux limites du fantastique.

Mon Avis :

Oland est une île suédoise, Alüden est un domaine avec une grande maison en bois et 2 phares dont l’un ne s’allume plus, ou presque plus. Construite avec une épave de bateaux, pour calmer les âmes des marins noyés, dont il redoute les cris, le bâtisseur des phares décide de ménager une petite chapelle dans le grenier de la grange d’Aluden.

La famille Westin décide de s’installer dans cette grande maison et de la rénover. Quelques jours après l’arrivée de son mari, Katrin Westin est retrouvée morte, noyée.
Après la mort de sa femme, Joakim sent des présences et sa fille également, qui parle à sa mère dans son sommeil. Il commence à croire toutes les legendes qu’il a entendu sur Allüden.

Il inspecte la grange et découvre tout d’abord une liste de noms graver sur le bois avec des dates…les morts d’Alluden. Puis il découvre cette fameuse chapelle où son rassemblé beaucoup d’objet appartenant aux morts et il va y découvrir des objets très surprenant.
Lui et une jeune policière arrivée sur l’île, sont convaincu qu’ils ne s’agit pas d’un accident et feront chacun de leur côté leur recherche…

Tout le passé de ce domaine est « présent » les murs chuchotent, des ombres passent, on sent des soupirs, des présences, des portes qui claquent…

Ce roman a une construction atypique. Plusieurs histoires s’entremêlent. Il y a le présent, avec les Westin. Mais aussi l’histoire de Tilda, la policière et Gerlof qui lui raconte la vie de Ragnar son grand-père qui a vécu sur l’île. Il y a un roman, celui de Mirja Rambe, la mère de Katrine où elle raconte l’histoire d’Aluden, leur maison qui a vu de nombreuses personnes mourir. Et il y a ces petites histoires du passé qui font beaucoup au roman, qui rendent le livre fluide.

Cette île est incroyable, une île où la nature décide de tout ! Car quand la tourmente arrive, il vaut mieux rester chez soi de peur de mourir de froid. Cette île est mystérieuse avec toutes ses légendes ses paysages paisibles. Pour moi, c’est elle, « le heros » du roman, l’élément principal, c’est cette île à l’atmosphère si étrange.

Un énorme coup de coeur, une merveille, je n’ai jamais lu un livre aussi vite et sans m’en rendre compte j’avais déjà terminé. La façon dont le livre est écrit et construit fait que l’on a pas le temps de s’ennuyer le suspens est absolu !

Extraits :

L’annonce de l’agence immobilière était libellée ainsi :
« Magnifique demeure de gardien de phare, milieu du XIXe siècle. Situation isolée dans site préservé avec vue imprenable sur la Baltique, plage à moins de 300 mètres. Votre voisin le plus proche : le ciel « .

C’est une pièce étrange, pleine de souvenirs des gens qui ont vécu à Aludden. Ils ne sont plus là. Ils ont passé la main et ont disparu – tout ce qu’il reste d’eux, c’est un nom, des dates et quelques brefs poèmes sur des cartes postales.
C’est ce qui restera un jour de nous tous.
Des souvenirs et des fantômes.

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# 54 – Marilyn Monroe – Anne Plantagenet

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Résumé : Elle voulait qu’on la regarde. Mal aimée, étouffée, violée, abandonnée, l’enfant brune et bégayante nommée Norma Jeane Mortensen était prête à tout pour sortir de l’ombre et taire ses blessures. Jusqu’à devenir Marilyn Monroe (1926-1962), créature artificielle, blonde publique, surgie après neuf heures de maquillage et de décoloration. Jusqu’à se laisser dévorer par elle.

Mon Avis :
Anne Plantagenet retrace avec simplicité la vie surréaliste de Marilyn Monroe, cette vie de strass et de paillettes qui cache un énorme besoin d’amour. Une petite fille , qui begaye, qui a peur, dans le corps d’une pin-up.

Marilyn Monroe, l’icone la plus glamour du XXe siècle, décrite d’une façon tellement touchante et émouvante que c’est la meilleure biographie d’elle que j’ai lu à ce jour.

Marilyn Monroe, une légende !

Extraits :

J’avais un sentiment étrange, l’impression d’être deux personnes à la fois. L’une d’elles était Norma Jeane, l’orpheline fille de personne. L’autre était quelqu’un dont j’ignorais le nom. Mais je savais où était sa place. Elle appartenait à l’océan, au ciel, au monde entier…

Je n’ai jamais eu l’habitude du bonheur,
c’est pourquoi je n’ai jamais considé qu’il allait de soi.
J’ai été élevée différemment du petit Américain moyen qui grandit avec l’idée qu’il va être heureux

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# 53 – Les Coeurs Autonomes De David Foenkinos

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Résumé :
Le plan, c’était d’attacher les flics avec leurs propres menottes. Mais ces deux-là n’ont pas de menottes. Les menottes, c’est le coeur du drame. Plus tard, elle dira que si les flics avaient eu des menottes, rien de tout ce qui va suivre ne serait arrivé.  » Histoire d’un amour hors du commun, évocation de la jeunesse révoltée, ce roman est librement inspiré de l’histoire de deux jeunes amants meurtriers.

Mon Avis :
Avec ce roman, David Foenkinos revient sur l’affaire Rey-Maupin. Je ne connaissais pas du tout cette affaire, puisque j’étais encore petite en 1994. J’ai donc découvert l’histoire avec « les coeurs autonomes ». On découvre donc ce couple si spécial, ce couple amoureux qui ne veut pas faire partie de la société, qui ne veut pas « rentrer dans le moule ». Elle fait ça pour lui, pour qu’il soit fier d’elle, il fait ça car il est passionné, énervé contre cette société qu’il déteste.
Un amour à toute épreuve, délivré sans aucune réserve, une adoration meurtrière sans faille. Le rythme que David Foenkinos utilise dans son roman est fluide voire même poétique, il se lit bien et vite. Il nous emporte dans la spirale infernale de haine et d’amour de ce couple marginal. C’est un coup de coeur pour moi.

Extraits :
« Elle regarde son amour, immobile déjà, et calme. Presque soulagé par la mort. Elle s’approche de lui, et pose ses lèvres sur ses lèvres. Ce moment est parsemé de tous leurs moments, en folie, à la vitesse supérieure, les moments de leur amour tourbillonnants autour de leurs deux visages comme la vie défile aux yeux de ceux qui glissent vers le néant.  »

 » C’est vraiment des cons. Des purs produits de la société. Ils vont s’engluer dans les études, avoir une bonne situation, puis s’acheter une belle maison, faire trois gosses, et puis acheter un chien. (…) Tout avoir, posséder, déposséder les autres. Ce sont des cons. Je leur laisse deux ans pour voter à droite. « 

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# 52 – Just Kids , Patti Smith

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Résumé :
C’était l’été où Coltrane est mort, l’été de l’amour et des émeutes, l’été où une rencontre fortuite à Brooklyn a guidé deux jeunes gens sur la voie de l’art, de la ténacité et de l’apprentissage. Patti Smith deviendrait poète et performeuse, et Robert Mapplethorpe, au style très provocateur, se dirigerait vers la photographie. Liés par une même innocence et un même enthousiasme, ils traversent la ville de Brooklyn à Coney Island, de la 42e Rue à la célèbre table ronde du Max’s Kansas City, où siège la cour d’Andy Warhol. En 1969, le couple élit domicile au Chelsea Hotel et intègre bientôt une communauté de vedettes et d’inconnues, artistes influents de l’époque et marginaux hauts en couleur. C’est une époque d’intense lucidité, les univers de la poésie, du rock and roll, de l’art et du sexe explosent et s’entrechoquent. Immergés dans ce milieu, deux gamins font le pacte de toujours prendre soin l’un de l’autre. Romantiques, engagés dans leur pratique artistique, nourris de rêves et d’ambitions, ils se soutiennent et se donnent confiance pendant les années de vache maigre. Just Kids commence comme une histoire d’amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 60-70, de ses riches et de ses pauvres, de ses paumés et de ses provocateurs. Véritable conte, il retrace l’ascension de deux jeunes artistes, tel un prélude à leur réussite.

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Mon avis :
Patti Smith relate avec pudeur et émotion sa vie avec Robert Mapplethorpe, cette vie faite de bohème mais surtout d’art même dans les pires moments, ils savaient que l’art était en eux. Elle parle très peu du rock et de la chanteuse qu’elle est devenue. Dans ce roman c’est la Patti Smith des années 60, la poétesse, celle qui se cherche encore. Elle nous raconte ce qui l’a faite devenir la Patti Smith que l’on connaît. La relation fusionnelle qu’elle entretenait avec Robert et qu’elle a toujours eu même après son mariage. Cette histoire d’amitié si intense. Just Kids commence et se termine avec la mort de Robert en 1989. Cette vie qu’elle relate sans se plaindre, malgré les coups durs est une histoire incroyable. Et elle s’est servie, pour ce livre qu’elle a pensé et écrit en plus de treize ans, de tous ses journaux intimes, où chaque détail était consigné, les coupes de cheveux qu’elle administre à Mapplethorpe à la lumière de la lune, ou l’atmosphère du New York des années 60 ou 70.
Une histoire tellement touchante qu’elle fait partie des histoires dont on ne ressort pas indemne.

Extraits :
– C’était l’été de la mort de Coltrane. L’été de « Crystal Ship ». Les enfants fleurs levaient leurs bras vides et la Chine faisait exploser la bombe H. Jimi Hendrix mettait le feu à sa guitare, « Ode to Billie Joe » passait en boucle sur les grandes ondes. Des émeutes éclataient à Newark, Milwaukee et Detroit. C’était l’été d’Elvira Madigan, l’été de l’amour. Et dans cette atmosphère instable, inhospitalière, le hasard d’une rencontre à changé ma vie. C’est l’été où j’ai rencontré Robert Mapplethorpe.

– Nous avions notre travail et notre amour. Nous n’avions pas d’argent pour aller voir des concerts ou des films, pas d’argent pour acheter des disques, mais nous passions et repassions inlassablement ceux que nous avions.

– Personne n’était destiné à mourir au Viêt-Nam, mais peu devait survivre aux fléaux cruels d’une génération.

– Qui peut connaître le cœur de la jeunesse sinon la jeunesse elle-même ?

– Il m’avait appris que la contradiction est souvent la voie la plus évidente vers la vérité.

– Il m’a regardé de ses yeux plein d’amour et de reproche. Mon amour pour lui ne pouvait pas le sauver. Son amour de la vie ne pouvait pas le sauver. C’était la première fois que je réalisais vraiment qu’il allait mourir.

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décembre 20, 2012 · 8:59

# 51 – Au secours Pardon – Beigbeder

Quatrième de couv :

 

«  Dehors, le blizzard soufflait ; devant le café Vogue, trois chevaux-taxi attendaient en grelottant sous la neige de m’emmener ivre mort à la Galleria contre 200 roubles. Parfois, je vibrais à l’unisson de ce décor de féerie, la blancheur conférait à tout ce qui était visible une aura merveilleuse, et alors, l’espace d’un instant, le monde me semblait bien organisé »

 

Octave est de retour. L’ancien rédacteur publicitaire de 99 francs porte désormais une chapka. Il erre dans Moscou, sous la neige et les dollars, à la recherche d’un visage parfait. Son nouveau métier ? « Talent Scout » ; un job de rêve, payé par une agence de mannequins pour aborder les plus jolies filles du monde. Tout le problème est de trouvé laquelle.

 

 

Mon avis :

 

Octave est de retour pour de nouvelles aventures, cette fois il ne travail pas dans la pub à Paris, il est installé en Russie, il a 40 ans, divorcé 2 fois, et recherche des mannequins dans la rue. Il a une idée très précise, pour trouver la fille parfaite, car pour lui c’est mathématique. Il rencontre des tas de jeune fille, mais il va littéralement tomber sous le charme de Lena, la jeune fille que le prêtre lui présente, ce dernier avait rencontré sa mère sur Paris. Octave fond en sa présence, seul problème, elle a 14 ans. Ce qui nous confirme qu’il est toujours aussi fou que dans 99 francs, mais cette fois, Beigbeder va vraiment loin, à un point où ça en devient malsain. Et pourtant, c’est du Beigbeder tout craché, et j’ai vraiment aimé. J’ai aimé le pétage de plomb d’Octave, j’ai aimé les interventions des gens de son entourage comme son ex-femme qui le compare à l’homme invisible. Bien trash comme il faut, bien déjanté comme je les aime, j’ai adoré. J’ai envie d’aller en Russie maintenant.

 

Extraits :

 

  • « Chérie, je t’aimerai toujours, tu es vraiment faite pour moi, mais j’ai envie de faire l’amour à d’autres femmes que toi. Cela te paraît insupportable alors que c’est toi qui est insupportable : tu contestes tout simplement l’essence de ma masculinité. Il n’est pas très grave que je couche avec d’autres femmes si tu n’enquêtes par sur tous les détails et ne lis pas mes e-mails. Tu peux faire la même chose, je ne te l’interdis pas, au contraire, ça m’excite de savoir désirée par d’autres hommes car comme tous les mecs je suis un pédé refoulé. Ta jalousie est tellement réac que tu es à toi seule la preuve de l’échec de la révolution sexuelle. Tu veux profiter des acquis de la révolution féministe mais tu veux aussi la restauration du couple à l’ancienne. Tu ne m’aimes pas : tu veux me posséder, ce n’est pas la même chose. Si tu m’aimais comme tu le prétends, tu aurais envie que j’aie tout le temps du plaisir, avec ou sans toi, comme je te le souhaite aussi, avec ou sans moi. Je vais être obligé de te quitter pour cette stupide et néanmoins – ma décision le prouve – extrêmement importante raison : j’avais besoin de toucher d’autres corps que le tien, afin de vérifier que c’était le tien que je préférais. Adieu, dragon de ma vie, incapable de comprendre ce qu’est un mari. Je te suggère le suicide ou le lesbianisme comme issue à ton ignorance des fondements de la virilité. Regarde-moi bien : tu ne vas plus me voir. C’est en voulant me posséder que tu viens de me perdre. »

 

 

  • « Tout homme sincèrement amoureux est un loser »

 

 

  • « Sans toi je suis handicapé, tétraplégique, mongolien, comateux, paranoïaque, névrosé et maniaco-dépressif. Ferme les yeux, j’appose mes mains sur ton visage et je chuchote dans tes oreilles que je t’aimerai toujours. Entends-tu mes larmes couler dans tes oreilles ? »

 

 

  • « Je suis dans un bus au lieu d’être dans ta bouche »

 

 

  • « Il était perdu, moi je me cherchais, notre rencontre était fatale »

 

 

  • « Mon mari était une poignée d’eau, je n’ai jamais pu le saisir. Il n’avait aucune consistance ; vivre avec lui était comme d’habiter avec l’homme invisible. Octave fuyait tout le temps, on aurait dit un vieux robinet. Et moi qui me prenais pour son plombier. Même le jour de notre mariage, il avait la tête ailleurs. Il devait déjà planifier notre divorce. (…) Vivre avec Octave, c’était vivre à côté de lui. J’allais dire « dans son ombre » mais ce serait inexact : il ne pouvait pas avoir d’ombre puisqu’il était transparent. (…) Il ne cessait de me répéter qu’il était fou mais je ne le croyais pas. Je ne voyais pas comment quelqu’un qui n’existe pas pouvait être fou. »

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# 50 – 50 Nuances de Grey

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Quatrième de couv :

Lorsque Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime chef d’entreprise Christian Grey, elle est à la fois séduite et profondément intimidée. Convaincue que leur rencontre à été désastreuse, elle tente de l’oublier, jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille à mi-temps et lui propose un rendez-vous.

Naïve et innocente, Ana est troublée de constater qu’elle est follement attirée par cet homme. Quand il lui suggère de garder ses distances, elle ne l’en désire que davantage. Mais Grey est tourmenté par ses démons intérieurs et le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre son pouvoir érotique, ainsi que la part obscure que Grey tient à dissimuler…

Mon avis :

Anastasia Steele, jeune fille de 22 ans, ordinaire, qui n’a jamais vécu d’histoire d’amour, jamais rencontré d’homme, tombe sous le charme du fabuleux, du magnifique, du brillant et richissime Christian Grey. Sauf qu’elle ne sait pas dans quoi elle va tomber. Grey a de sombres secrets. De noirs secrets. Grey aime la violence, aime les femmes soumises. Et bien sûr Ana « accepte » cette situation, alors que c’est sa première expérience. Et bien sûr elle en veut « plus » de la part du psychopathe du martinet, elle voudrait de l’amour, de la passion, des fleurs et même du chocolat !!  Je qualifierais ce roman de « cul cul » ou encore « nian nian », l’histoire de la jeune fille innocente tombant amoureuse du milliardaire sadomaso et qui essaye en vain de le faire changer m’a seulement faite rire. Et les moments « hot » du livre, qui ne le sont pas vraiment, sont ridicules par rapport à un bon roman érotique français. C’est très soft, très « nian nian », tout ce que j’aime… Une situation m’a réellement faite rire, Grey lui annonce qu’elle va se faire fouetter, et attacher au lit pour ensuite se faire baiser mais qu’elle ne le verra pas et ne l’entendra pas, puisqu’elle aura les yeux bandés et de la musique à fond dans les oreilles et tout ce qu’elle trouve à se dire c’est «  j’espère que ça ne sera pas du rap ». Laissez-moi rire.  Pendant tout le roman, Ana hésite a accepter de signer le contrat que lui propose Grey où est mentionné qu’elle sera sa soumise et qu’elle devra lui obéir au doigt et à l’œil, pas seulement au lit mais dans la vie de tous les jours aussi, allant même jusqu’à décider ce qu’elle devra manger et combien de fois par semaine elle devra faire du sport. L’image de la femme est vraiment salie, rabaissée, cela fait vraiment passer la femme pour un objet, qui accepte tout et n’importe quoi. Bref, je trouve ça un peu gros pour une demoiselle sans aucune expérience d’accepter cette situation. Alors oui, c’est nul. Autant sur le fond que sur la forme, on a affaire à de la littérature light, du sexe light, du style light. Mais ça se laisse lire, si on ferme les yeux sur la connerie globale du truc.

Extraits du contrat :

– « La soumise se mettra à la disposition du Dominant du vendredi soir au dimanche après-midi, toutes les semaines du terme et aux moments préciser par le dominant. Des périodes supplémentaires peuvent être déterminées au gré des circonstances. »

– «  La soumise accepte le Dominant comme son maître, sachant qu’elle est désormais la propriété du Dominant. Il pourra user de la Soumise à sa guise pour la durée du contrat durant les périodes allouées ainsi que toute autre période supplémentaire convenue »

– « La Soumise obéira immédiatement et avec enthousiasme à tous les ordres donnés par le Dominant »

– « La Soumise mangera régulièrement les aliments prescrits pour rester bien portante (Annexe 4). La Soumise ne grignotera pas entre les repas, à l’exception de fruits. »

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# 49 – BZRK de Michael Grant

Quatrième de Couv :

Vous ne pouvez pas la voir mais cette guerre est partout autour de vous.

En Vous. Au plus profond de votre chair.

Et elle n’a que deux issues possibles :

LA VICTOIRE ou LA FOLIE

Mon avis :

Je suis tombée sur ce livre par hasard, sur cet auteur par hasard. Seulement attirée par la couverture mystèrieuse et les quelques lignes au dos.

Au début on s’embrouille, on ne comprend pas tout. Puis l’histoire se met en place. La nanotechnologie, la nanodimension, les biobots, les nanobots. BERZEK. et l’autre Camps AFGC

Et on assiste à une véritable guerre entre ces deux camps, sans vraiment savoir qui sont les méchants ou les gentils !

Et là c’est terminé, plus moyen de lâcher le livre avant d’en savoir plus sur ces guerriers !!! Un roman qui vous donne des cauchemards, qui vous empêchent aussi de dormir tellement on a envie de connaître la fin , qui est enfait une fin ouverte puisque c’est le premier tome d’une trilogie….à suivre !!

UNE MERVEILLE 🙂

 » A partir de maintenant, il n’y a plus pour vous qu’une alternative : mourir ou devenir fou à lier »

 » Et le pire était à venir, quand comprendraient ce que pour l’instantn, il n’avaient pas encore commencé à réaliser. Que cette transformation était permanente. Qu’ils venaient de mettre en jeu leur raison. Qu’ils venaient de miser leur équilibre mental. Leur vie… »

 » L’esprit est étnernel, il ne disparaît pas avec la mort du corps. »

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