# 51 – Au secours Pardon – Beigbeder

Quatrième de couv :

 

«  Dehors, le blizzard soufflait ; devant le café Vogue, trois chevaux-taxi attendaient en grelottant sous la neige de m’emmener ivre mort à la Galleria contre 200 roubles. Parfois, je vibrais à l’unisson de ce décor de féerie, la blancheur conférait à tout ce qui était visible une aura merveilleuse, et alors, l’espace d’un instant, le monde me semblait bien organisé »

 

Octave est de retour. L’ancien rédacteur publicitaire de 99 francs porte désormais une chapka. Il erre dans Moscou, sous la neige et les dollars, à la recherche d’un visage parfait. Son nouveau métier ? « Talent Scout » ; un job de rêve, payé par une agence de mannequins pour aborder les plus jolies filles du monde. Tout le problème est de trouvé laquelle.

 

 

Mon avis :

 

Octave est de retour pour de nouvelles aventures, cette fois il ne travail pas dans la pub à Paris, il est installé en Russie, il a 40 ans, divorcé 2 fois, et recherche des mannequins dans la rue. Il a une idée très précise, pour trouver la fille parfaite, car pour lui c’est mathématique. Il rencontre des tas de jeune fille, mais il va littéralement tomber sous le charme de Lena, la jeune fille que le prêtre lui présente, ce dernier avait rencontré sa mère sur Paris. Octave fond en sa présence, seul problème, elle a 14 ans. Ce qui nous confirme qu’il est toujours aussi fou que dans 99 francs, mais cette fois, Beigbeder va vraiment loin, à un point où ça en devient malsain. Et pourtant, c’est du Beigbeder tout craché, et j’ai vraiment aimé. J’ai aimé le pétage de plomb d’Octave, j’ai aimé les interventions des gens de son entourage comme son ex-femme qui le compare à l’homme invisible. Bien trash comme il faut, bien déjanté comme je les aime, j’ai adoré. J’ai envie d’aller en Russie maintenant.

 

Extraits :

 

  • « Chérie, je t’aimerai toujours, tu es vraiment faite pour moi, mais j’ai envie de faire l’amour à d’autres femmes que toi. Cela te paraît insupportable alors que c’est toi qui est insupportable : tu contestes tout simplement l’essence de ma masculinité. Il n’est pas très grave que je couche avec d’autres femmes si tu n’enquêtes par sur tous les détails et ne lis pas mes e-mails. Tu peux faire la même chose, je ne te l’interdis pas, au contraire, ça m’excite de savoir désirée par d’autres hommes car comme tous les mecs je suis un pédé refoulé. Ta jalousie est tellement réac que tu es à toi seule la preuve de l’échec de la révolution sexuelle. Tu veux profiter des acquis de la révolution féministe mais tu veux aussi la restauration du couple à l’ancienne. Tu ne m’aimes pas : tu veux me posséder, ce n’est pas la même chose. Si tu m’aimais comme tu le prétends, tu aurais envie que j’aie tout le temps du plaisir, avec ou sans toi, comme je te le souhaite aussi, avec ou sans moi. Je vais être obligé de te quitter pour cette stupide et néanmoins – ma décision le prouve – extrêmement importante raison : j’avais besoin de toucher d’autres corps que le tien, afin de vérifier que c’était le tien que je préférais. Adieu, dragon de ma vie, incapable de comprendre ce qu’est un mari. Je te suggère le suicide ou le lesbianisme comme issue à ton ignorance des fondements de la virilité. Regarde-moi bien : tu ne vas plus me voir. C’est en voulant me posséder que tu viens de me perdre. »

 

 

  • « Tout homme sincèrement amoureux est un loser »

 

 

  • « Sans toi je suis handicapé, tétraplégique, mongolien, comateux, paranoïaque, névrosé et maniaco-dépressif. Ferme les yeux, j’appose mes mains sur ton visage et je chuchote dans tes oreilles que je t’aimerai toujours. Entends-tu mes larmes couler dans tes oreilles ? »

 

 

  • « Je suis dans un bus au lieu d’être dans ta bouche »

 

 

  • « Il était perdu, moi je me cherchais, notre rencontre était fatale »

 

 

  • « Mon mari était une poignée d’eau, je n’ai jamais pu le saisir. Il n’avait aucune consistance ; vivre avec lui était comme d’habiter avec l’homme invisible. Octave fuyait tout le temps, on aurait dit un vieux robinet. Et moi qui me prenais pour son plombier. Même le jour de notre mariage, il avait la tête ailleurs. Il devait déjà planifier notre divorce. (…) Vivre avec Octave, c’était vivre à côté de lui. J’allais dire « dans son ombre » mais ce serait inexact : il ne pouvait pas avoir d’ombre puisqu’il était transparent. (…) Il ne cessait de me répéter qu’il était fou mais je ne le croyais pas. Je ne voyais pas comment quelqu’un qui n’existe pas pouvait être fou. »

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